Urgence totale, plus de livre, enfin si, un bouquin interlude « Sublimes paroles et idioties de Nasr Eddin », qui me permet des transitions plus que joyeuses entre deux livres, et « Les Bienveillantes » que faute de moral approprié je ne parviens toujours pas à terminer (non pas que cet ouvrage soit inaccessible, ou mauvais mais juste qu’il est des lectures qui méritent un certain état d’esprit pour être appréciées).
Me voilà donc fonçant durant mon heure de déjeuner pour assouvir ma fringale littéraire, tel un drogué en manque cette bientôt absence de livre m’obsède depuis 3 jours, mais le temps me manquait pour remédier à ce GRAVE problème, me promettant comme de bien entendu, de faire :
1) Vite : il me suffit pour cela de me diriger vers 2/3 auteurs que je considère comme étant des valeurs sûres (Cohen, Selby Jr, Kundera, Dubois, et j’en passe),
2) Efficace : ne pas fouiner parmi 10 ouvrages des auteurs précédemment cités, mais en prendre au pif en s’assurant qu’ils ne meublent pas déjà ma bibliothèque,
3) Léger : n’en prendre que 2, faire un choix, ça changera et mon banquier sera heureux…
J’entre donc d’un bon pas dans la librairie, je descends immédiatement au sous-sol pour les poches (j’ai abandonné l’idée de me trimballer d’énormes ouvrages dans mon sac), et fière de ma résistance à la tentation, je cherche par ordre alphabétique des noms d’auteurs aimés. Je prends tout d’abord William Faulkner « Requiem pour une nonne » (ayant lu la semaine passée « Sanctuaires » et ayant plus qu’apprécié cet univers, que, je dois honteusement l’admettre, je n’avais pas encore éprouvé), puis Colette « Dialogues de bêtes » (que je m’étais promis de lire depuis fort longtemps) et puis paf ! voilà que ça me reprend, mes yeux sont déroutés par ci par là. Tout d’abord les coups de cœur du libraire, puis de fil en aiguille tout y passe, ça y est, je flâne, sus à mes résolutions le temps devient élastique, je tripotte les feuilles, je lis une page d’un pur inconnu, je mets sous mon bras, puis un autre, puis un autre, je contemple les 4 livres coincés malhabilement entre mon avant bras et mon sac, incapable d’en sacrifier 2 pour faire bon compte, et décide que finalement je ne m’en sors pas si mal (pouvant facilement en acheter 10 d’un coup d’ordinaire) et conserve tous mes nouveaux amis (« La malédiction d’Edgar » de Marc Dugain, « ce que la nuit raconte au jour » d’Hector Bianciotti)…
Je remonte rapidement (manière de rattraper mon retard sur ma promesse), sors ma carte pour régler mon vice littéraire, mais voilà, le serpent est là me tendant l’ultime pomme : le libraire range des papiers et me laisse donc patienter sur le comptoir, comptoir prodigieusement bien fourni comme à son habitude de petits pamphlets, essais ou bouquins originaux. Et je craque ! J’ajoute discrètement en tremblotant : « L’art de se conduire dans la société des Pauvres Bougres » d’André Gill (mais sous l’hilarant pseudo de
la Comtesse de Rottenville) et « Le cabinet des curiosités médicales » d’Eric Bouhier.
Et ce soir, je caresse ces petits livres du regard, avec cette éternelle question de gourmande ayant ses gâteaux préférés devant les yeux : qui vais-je manger en premier ?
Ah je connais bien ce problème ! moi aussi (étant bibliothécaire) je dévore pas mal de livres… C’est toujours un plaisir inégalé. Les mots guérissent de bien des maux.
Félicitation pour ton blog ! Affaire à suivre donc…
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