C’est ainsi que Simone de Beauvoir aurait pu titrer son roman « Tous les hommes sont mortels ».
Ce livre traite du mythe classique de l’immortalité et d’un homme qui accepte ce cadeau empoisonné. En racontant son histoire à Régine, une comédienne à l’ego si démesuré qui lui est impossible de supporter l’idée même de dormir (car lorsqu’elle dort les gens ont l’outrecuidance de vivre sans elle), il lui démontre l’insignifiance de son existence et nous emmène à travers les siècles d’une histoire qui n’est qu’un recommencement perpétuel.
Et c’est par ce récit assez pessimiste que Simone de Beauvoir nous expose un constat implacable : tous les hommes sont d’un ennui mortel pour qui les regarde avec les yeux du passé. Qui sommes-nous en effet pour nous croire exceptionnels ? Celui qui se targue d’avoir un talent remarquable, sait-il qu’avant lui tant d’autres s’estimaient inoubliables ? A celle qui rêve de gloire et emploie pour y parvenir toute son énergie, sait-elle que tôt ou tard elle sera emportée à son tour par l’oubli ?
Cet ouvrage soulève mille questions philosophiques, sociologiques, politiques même, et notamment il nous rappelle qu’à l’échelle de l’histoire et de l’univers, nous ne sommes rien que des petits moucherons qui volettent, que notre vie n’est pas plus précieuse, ni plus captivante que celle d’un autre, que notre pitoyable orgueil est pourtant sans fin et qu’il nous pousse à renouveler les mêmes erreurs, à l’infini.
Ce roman est beaucoup de choses et les chemins de réflexion qu’il provoque sont multiples, mais parmi tous les parfums que ses pages ont exhalés lorsque je l’ai refermé, c’est bien le souffle de la leçon d’humilité qui s’est attardé.
Réaliser que l’on est ni unique, ni immortel, n’est-ce pas la vraie fin de l’adolescence?
Dommage que tant du monde sur Facebook pense encore être unique et considère que même le moindre détail de leur trépidante existence mérite une large diffusion.
Où sera-ce simplement un moyen de contourner la routine et la banalité du quotidien?
Je pense que c’est un besoin de reconnaissance (pour les FB-Maniaques qui postent tout de leur vie).
C’est amusant: j’y pensais justement dans l’avion vendredi dernier… Je lisais pour passer le temps un article pas vraiment passionnant sur le devenir de la télé-réalité en France: après l’engouement des premières années « Loft », le mouvement semblait s’essouffler un peu et le public deviendrait plus difficile à fidéliser. L’explication proposée était une saturation de la sur-enchère ayant mené à un spectateur blasé… Et de me demander si en fait certains de ces téléréalitivores ne s’étaient tout simplement pas mis en scène eux-même sur FB. Le frisson de se dire que tels des cyber-Loana, chacun de nos faits et geste est diffusés, lu, vu, commenté… Nous devenons star de notre propre vie, ami d’autres stars: notre public… Nous voici reconnus et importants…
Ceci dit, je ne critique pas: en écrivant moi-même ces quelques lignes de réponse sur un espace publique, je leur donne implicitement plus d’intérêt qu’elles n’en ont vraiment…
D’errance, de désespérance
Long long chemin, parcours d’airain
Anesthésie des sens, tarde la délivrance
Austère insistant léger serein, dépassement de chacun
Apprivoiser ses souffrances, recouvrer les fragrances
D’un combat joyeux, l’entrain
« On ne naît pas homme, on le devient »
Analeptique mouvance, annihile la sentence!
Demain, cœur sur la main, L’humain
Recevra ou se donnera la chance…
« Qui sommes-nous en effet pour nous croire exceptionnels ? Celui qui se targue d’avoir un talent remarquable, sait-il qu’avant lui tant d’autres s’estimaient inoubliables ? A celle qui rêve de gloire et emploie pour y parvenir toute son énergie, sait-elle que tôt ou tard elle sera emportée à son tour par l’oubli ? » =>
Oui dans l’absolu mais non dans le relatif de notre espace temps, celui qui est à l’échelle humaine. Dans ce microcosme dans lequel évolue le monde que l’être humain s’est crée et continue de faire évoluer, on peut dire que des êtres ressortent et deviennent notoire. D’où le fait qu’ils soient remarquables et qu’il le reste, non pas au regard de l’univers, mais pour celui que notre civilisation a sur elle même.