C’est avec une certaine curiosité que j’ai abordé cette nouvelle proposition des agents-littéraires.fr (voir ici pour l’explication de cette nouvelle aventure). J’ai tout d’abord été quelque peu induite en erreur, n’ayant pas pris le temps de regarder la couverture pour me renseigner sur la forme (j’ai pour habitude de ne me fier ni aux quatrièmes de couverture, ni à ce que le livre veut bien dévoiler de ce qu’il renferme sur sa couverture, tant que je n’ai pas au moins parcouru quelques pages), j’ai donc cru, en lisant les deux premiers chapitres, plonger mes yeux dans un recueil de nouvelles.
Puis très rapidement, j’ai compris que les «nouvelles» s’imbriquaient les unes dans les autres, formant un roman chorale, comme peuvent l’être certains films, et déjà séduite par le style tout en finesse, les descriptions d’une précision chirurgicale, le comique teinté d’humour noir des premières situations, je me suis laissée emporter par cette forme originale.
Sébastien Fritsch nous conte de véritables morceaux de vie, s’aventurant dans un passé lointain, revenant au présent du personnage principal, s’enfonçant à nouveau dans le passé d’un autre. Car s’il y a bien un personnage principal, (Thomas, médecin légiste passionné, attaché à ses morts plus qu’aux vivants qui l’entourent), aucun des autres portraits brossés dans ce puzzle de vie ordinaire, n’est négligé. Et c’est par ce regard bienveillant posé sur tous ses protagonistes et cette forme à l’aspect chronologiquement décousu et pourtant si maîtrisé, que l’auteur accroche habilement notre attention. Chaque chapitre est une brique ajoutée à l’édifice commun de cette famille, chaque morceau du passé a sa raison d’être, si bien que l’on brûle de tourner les pages pour connaître l’avenir de chacun des personnages.
De la crise d’adolescence au trouble d’une enfance d’orphelin ; des affres amoureuses à la bohème estudiantine, de l’imagination enfantine à celle, salvatrice, de l’adulte; la complexité des rapports humains est au coeur du récit.
J’ai été touchée par cette histoire simple, emprunte de poésie et de philosophie, de l’absence totale de haine (pas un personnage n’est mauvais et c’est assez rare pour mériter d’être souligné), du récit ordinaire des difficultés de la vie, j’ai aimé ces personnages qui ont suscité mon empathie, je me suis sentie «de la famille» et les ai quittés avec regret.
Deux extraits pour vous décider à l’acheter :
«Car, avant les pathologies liées à l’absence d’hygiène, à la dénutrition, à l’alcoolisme, au froid, il y a eu, dans sa vie, à un moment donné, une maladie impalpable. Une tumeur du sentiment d’être qui apparaît un jour, d’abord minuscule, sous la forme d’un silence, un seul petit silence que l’on croit anodin. Mais la tumeur s’étend devient solitude, prend de l’ampleur, efface les contours du monde, éloigne, détache, exile. Elle achève de tout bouffer le jour où, après avoir été abandonné de tous, on s’abandonne soi-même»
«- Laissez-moi terminer ! Mon mari n’a jamais écrit une seule ligne. Pas même une carte de vœux ou une liste de course !
– Mais c’est différent…
– Pourquoi différent ?
– La littérature est un plaisir…
– Un plaisir ? Mais mon mari n’a pas besoin de plaisir comme ça ! Il vit heureux dans une famille heureuse et ça lui suffit.»
Pour commander ce livre, que je vous recommande plus que chaleureusement, c’est ici.
Découvrez l’avis de Sébastien Fritsch sur cette critique : http://sebastienfritsch.canalblog.com/archives/2011/06/29/21504136.html
Madame La Vilaine,
J’en profite pour vous dire que j’aime beaucoup votre blog, découvert très récemment, avant de vous dire que vous m’avez donné une grande envie de me procurer « L’invitation pour la petite fille qui parle au vent ».
Merci donc pour ces choses qui donnent de l’air.
Bien cordialement,
E. de L’Abbaye
Merci Etienne pour votre toute nouvelle fidélité.
J’espère sincèrement que ce livre vous réjouira autant qu’il m’a réjouie, n’hésitez pas à revenir ici pour me donner vos impressions.
Je viens de parcourir votre blog et y ai trouvé de très belles choses, je vous suivrai donc avec plaisir.
Lorsqu’un nouveau livre arrive à la maison c’est toujours avec un petit resserrement au cœur très agréable que je franchis avec lui le pas de la porte. Qu’il arrive de la bibliothèque, d’amis ou de la dernière librairie visitée. Tout réjoui d’avance au plaisir intense de le parcourir, de découvrir la magie nouvelle qu’il apporte. Univers intimement sous-tendu du merveilleux de cet autre monde l’ayant porté tant de mois (pour lui donner tant de soi). Celui à part entière de son auteur ! Alors Oui aujourd’hui, une fois de plus le miracle s’est produit. Pour avoir écouté bien attentivement votre enthousiasme chère Vilaine, pour avoir d’un deuxième clic fiévreux invité à venir chez moi « Invitation pour la petite fille qui parle au vent » à cette rencontre d’un modeste navigateur et passager adorateur du vent.
Merci Sébastien, merci Vilaine ! Par tous les djinn chatouillants aux comptes courants, diables et diablesses apprenez que je vous ai déjà depuis longtemps pardonné…
Mon Cher Jacques, j’espère sincèrement que ce livre vous plaira autant qu’à moi. Tenez-moi informée de vos impressions à sa lecture !
Et bien au jour d’aujourd’hui je puis dire que ce livre se révèle pour moi aussi simplement exceptionnel. Je le déguste chapitre par chapitre au début des matinées du week end. Sa lecture terminée (plus que trois chapitres), je lorgnerai du côté de votre blog pour guetter Le livre nouveau, La perle que vous ne manquerez je pense de reconnaître puis d’offrir à partager ! J’irai aussi regarder du côté des autres livres de cet auteur auquel je l’avoue je me sens attaché…
J’en suis ravie mon cher Jacques !
Hello Jolie Vilaine,
Un grand merci de m’avoir donné envie de lire ce livre (et plus…) que je viens de terminer, sinon dévorer. Pendant quelque jours délicieux, on vit habité par cette famille à laquelle on pense au fil de la journée, en attendant impatiemment le moment où l’on pourra la retrouver. Quel dommage, j’ai tourné la dernière page, mais la fin permet au lecteur d’imaginer une suite qui lui convienne. Sans compter qu’évidemment, on s’identifie forcément à l’un des personnages, que l’on suivra plus particulièrement, avec tendresse.
Quand en plus on a apprend que l’auteur est le frère de sa soeur, on attend avec impatience les prochaines/premières oeuvres de l’un et l’autre.
La bonne soirée !
Couettes
Je suis vraiment heureuse que ce livre ait su te procurer le même plaisir qu’à moi. Bonne soirée à toi aussi Couettes (pseudo parfait !) !