Je vais écrire un article politique, je n’en reviens pas moi-même… J’en ai fait peu, très peu parce que je sais que ce type de billets amène une foule de commentaires rarement calmes et sereins, alors d’ordinaire, je m’abstiens.

Toi mon lecteur, je ne te demanderai qu’une seule faveur : ne pas t’emporter, ne pas commenter pour chercher à vaincre ou convaincre mais, si tu le fais, de le faire dans le but de partager TON opinion si toutefois tu le souhaitais et ce qui te conduit à TA décision. Difficile, je sais. Regarde donc comment je fais.

Je vais me contenter de t’expliquer pourquoi, moi, dimanche 7 mai, j’irai voter et je ne te demande en rien d’adhérer à ce que je vais exposer, je n’ai pas la prétention d’estimer avoir raison, je veux juste partager mes raisons (jusque là, c’est facile, tu vois ?).

J’irai voter pour mon voisin qui a acquis la nationalité française il y a tout juste une année et a voté au mois d’avril, avec émotion et tremblements, pour la toute première fois de sa vie à bientôt quarante ans, parce qu’il en avait le droit, librement, pour la toute première fois de sa vie et que ça, nous, souvent, on l’oublie.

J’irai voter pour cette adorable famille monoparentale, pour leurs enfants aimés et choyés, pour que, si jamais il arrivait malheur à celui qui est père sur le papier, celui qui les a tout autant élevés puisse continuer à le faire.

J’irai voter pour cette amie qui a découvert que son corps était un nid, pour qu’elle puisse décider de le trouver trop inconfortable aujourd’hui.

J’irai voter pour ceux qui traversent les mers pour trouver la paix, pour que leur misère dont nous avons aussi la responsabilité, ne disparaisse pas sous un tsunami.

J’irai voter pour ne pas dire à toutes les minorités : « patientez, vous et vos droits, ce n’est qu’un mauvais moment à passer, vous verrez… après… »

J’ai voté avec mon coeur au premier tour, j’ai voté pour le candidat qui me paraissait, à moi, avoir le meilleur programme. J’ai fait mon choix, en ayant lu toutes les professions de foi, je n’ai aucun regret de ce côté-là car, pour moi (note comme j’insiste sur l’opinion toute personnelle que je confesse là, à grand renfort de « moi » et de « pour moi »), une élection devrait être ça : choisir LE candidat qui nous convainc, nous, et point.

J’irai voter avec mon coeur dimanche prochain, un coeur qui ne battra pas pour un candidat mais pour toutes les personnes qui en prendraient plein la gueule si je ne le faisais pas.