
Audacieuse Expo au MAMCO
Cette nuit, j’ai rêvé. Rien de plus normal me diras-tu lecteur, je rêve beaucoup et, si l’on y regarde bien, on peut même dire que je rêve sans doute énormément pour le peu que je dors (comparativement, s’entend…).
Dans mon rêve, au milieu de tout un tas de choses qui ne te regarde pas (d’autant que, même moi, j’ai eu l’impression que tout ne me regardait pas), j’activais sans gêne ni vergogne un réseau plus grand que moi (facile, tu me diras, quand on fait un mètre soixante en comptant les bras, à peu près tout est plus grand que soi).
Pour m’assurer un succès minuscule mais non moins magique pour mon roman dystopique (t’avais-je dit qu’il s’agissait d’une dystopie ? Non ? C’est fait), je posais du flyer, affichais et poussais les portes (voire les enfonçais), avec une aisance naturelle que je ne me connais pas. Et durant tout ce périple, je me répétais : « 2017, année de l’audace, année un, ma petite, sois tenace ! ».
Car oui, souviens-toi, toi qui me lis, je me l’étais promis : cette année se devait d’être celle de l’audace et, puisque l’on arrive lentement vers le mois de juin (ne nous fions pas à la météo, il paraît que c’est juste un complot), il est temps de retourner à la réalité pour voir si le défi a été un peu relevé et ce que ça fait.
Eh bien, ça donne un peu le vertige l’audace. Des moments tête en bas à ne plus savoir ce qui est passé dedans pour en arriver là (trop de champagne, sûrement). Des moments hauts comme les nuages avec auto-congratulations, gratitude et belles émotions. Des doutes trop larges pour mon dos qui viennent poindre aussi régulièrement que la sonnerie tyrannique de mon réveil.
L’audace, ça bouleverse les habitudes. J’ai découvert que l’on ne peut pas lire des romans ET en écrire un, c’est incompatible, ça brouille les ondes, décentre, rajoute du doute sur le dos plein. Moi qui, telle une camée, ne pouvais supporter de ne pas avoir au moins quelques livres d’avance sur ma table de chevet pour être certaine de ne pas souffrir du manque, je n’ai pas lu depuis janvier… À part pour documenter mon roman… Et j’en profite pour remercier ici Idriss Aberkane (un autre trait d’audace pour le contacter) qui m’a offert un peu de son temps pour m’aiguiller vers les bons documents et a rappelé en signature ce que je me répète chaque jour à présent : « love can do ». Grâce à lui, j’ai avancé à pas de géant.
L’audace, ça empêche de dormir. Des nuits courtes, des rêves longs et déconcertants, des souhaits formulés du bout des lèvres ensommeillées, entre deux bâillements, des réveils en sursaut où tout semble pertinent et où l’on cherche un stylo, un bout de papier (même du PQ, à certaines heures, on prend ce qui vient), papier que l’on déchirera une fois sur deux le lendemain.
L’audace, ça rend addict. Finir un roman, écrire un spectacle à trois voix, sortir parce que l’inspiration, ça s’aère, se sentir vivant… Il se pourrait bien que l’audace et moi, on fasse encore un bout de chemin.
Et il y a ceux qui comme moi ne se rappellent jamais de leur rêves…
Ping : La leçon | Littérature et billets d'humeur : Parole de vilaine