
Les cerises d’Ariane
Quand j’en aurai terminé (et ça ne va plus tarder), durant le temps de repos nécessaire à une relecture complète (sache que je commence à sélectionner mon panel de lecteurs intransigeants), la première chose que je ferai sera de replonger dans la lecture (d’autres romans, bien sûr).
Quand ce sera fini, c’est vers « Belle du seigneur » que je me dirigerai. Même si je l’ai déjà lu, même si tant d’autres livres m’attendent, depuis quelques jours il m’appelle et je sais que c’est celui-ci que je lirai en premier.
Parce que c’est la saison des cerises et que chaque fois que je vois ce fruit au rouge suffisamment particulier pour qu’une couleur porte son nom, je pense à Ariane et à Solal (ceux qui ont lu ce roman comprendront, les autres… qu’attendez-vous, nom de non ?!).
Parce qu’il est l’un des livres les plus envoûtants qu’il m’ait été donné de lire, avec le génie d’une écriture dont la forme change selon que l’auteur nous offre le point de vue de Solal, d’Ariane ou d’Adrien, mais toujours avec une précision de dentelière.
Parce que, pour moi, ce livre est toute l’essence du plaisir de lire et qu’il vient me rappeler (s’il en était besoin) pourquoi j’aime la littérature.
Évidemment, en le relisant, je me dirai que ce que j’ai commis est insipide (peut-être même pourri). Un peu comme un candidat de télé-crochet qui écouterait La Traviata juste avant son audition… Il me faudra alors résister à la tentation de tout envoyer valser, il me faudra tenir pour aller au bout de ce projet.