
Spiral Suicide – Tala Madani
Presque, j’y suis presque.
Sais-tu comme le Presque est minuscule ? Sais-tu comme, aussi infime soit-il, il contient énormément et comme il peut paraître haut comme l’Everest ?
Presque est rarement seul, il s’accompagne de Doute.
Doute est rempli de fantômes, de remontées acides que l’on n’a pas su laisser là où elles devraient être : dans le passé.
À mesure que Presque rétrécit, Doute grossit, à croire qu’il s’en nourrit. Puis il appuie, déterminé, avec force, sur les tempes, pour se ménager une place confortable au milieu du crâne.
Doute est malin, il se sert de tout, y compris des petites réussites : « Mmh, tu as de bien beaux retours sur ton recueil de nouvelles… Ne crains-tu pas que, dans ce roman-là, tes lecteurs ne te retrouvent pas ? »
Doute est le Gargantua de la confiance en soi. Il te titille, te harcèle pour que tu le nourrisses avec presque tout ce qui passe à portée de pensée.
À la diète, Doute ! À jeun ! Un petit reset grâce au vide de ton assiette. Et demain, quand Presque se muera en Tout-à-fait, le garde-manger sera vide, à n’en pas douter.
Dieu que tu écris Vilaine, à n’en pas douter. Idées taillées nettes. Tranchage rythmé des mots. Calibrés. Millimétrés. À l’âme claire d’un scalpel dangereusement aiguisé. C’est dans ces moments que survient alors chez moi aussi, (tu vois quoi) : ce fameux doute à étouffer. À défenestrer. Liquéfier. Empoisonner. Envoyer valdinguer. Momifier pour mieux pouvoir le jeter. Vois ce qu’elle écrit…, observe comme élégamment elle le dit … me susurre intérieurement le sagouin méningé . Fier de son intelligence et de sa perversité le croît-il bien cachée en pensant m’aider. Vous me faîtes tous les deux aller CHEZ LE PERRUQUIER ou autres mots que vous trouverez terminer en ‘ier’ ! Soyez avertis : vous n’aurez pas ma liberté de penser…
Toi, Xavier, je te garde en garde-fou, garde-doute, garde-tout…
Merci.
Trop forte en littérature, ça je n’en doutais pas, et ça ce n’est pas presqu’une certitude… c’est une absolue vérité.
Tes lecteurs ne doutent pas ils attendent patiemment parce qu’ils savent qu’au delà des doutes il y a du travail et que, telle la pomme qui mûrit, il y a la seconde précise où elle choit, chaque oeuvre a son temps d’apparition après maturation.
Toi aussi je te garde-fou.
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