
Somewhere over the rainbow
5H00, mon corps sursaute, mes yeux s’ouvrent, je proteste, c’est trop tôt ! Je tourne, me retourne, me détourne de cet appel du corps et de l’esprit, je n’ai pas fini ma nuit ! Sais-tu à quelle heure je me suis endormie ?
5H15, toutes les alarmes internes s’enclenchent : debout ! lève-toi ! Ça hurle comme une urgence… Je mets l’oreiller sur ma tête, seul bouton OFF à ma portée.
5H30, face à l’insistance de mes neurones (couplée à celle, non moins pugnace, des cellules de tout mon corps), je cède, je me lève (fait quand même un peu chier)…
05H45, chien promené, poules nourries, sèche-linge lancé, café avalé, jambes excitées. Ok, leur dis-je, on va marcher.
05H50, je pars, je marche, je respire, j’absorbe goulument la nature tout juste éveillée, les nuages chargés de pluie, le soleil qui tente une percée. J’accélère, je cherche à me fatiguer, m’épuiser mais tout semble au contraire me revigorer.
06H00, je stoppe et contemple un arc-en-ciel. De l’autre côté, les champs baignés par une lumière magnifique, onirique sous des cieux de plus en plus sombres. La pluie arrive mais le soleil cherche à résister. Je repars.
06H30, je marche plus fort, plus vite. Les premières gouttes filent sur mon visage… Je ralentis en espérant que l’averse s’abatte sur moi, me secoue, me fouette, me détrempe et me donne le tournis avant d’être à l’abri.
07H00, des kilomètres sont avalés, j’ai pourtant la sensation de ne pas avoir terminé. Je pourrais marcher toute la journée, rien ne semble pouvoir me fatiguer.
Je reste sans repos, somewhere over the rainbow.
Ping : N’importe quoi | Littérature et billets d'humeur : Parole de vilaine
Ping : D’équerre | Littérature et billets d'humeur : Parole de vilaine
Ping : Le temps d’une vie | Littérature et billets d'humeur : Parole de vilaine
Ping : Le prochain | Littérature et billets d'humeur : Parole de vilaine