De ci, de là

je suis d’ici

Où que je sois, je ne me sens jamais de là.

Sauf là-bas.

Là-bas où la mer est vagues et marées, où elle sait nous submerger avant de se retirer comme pour nous demander de faire l’effort de la poursuivre, d’aller jusqu’à elle pour y plonger.

Où que je sois, je ne me sens jamais d’ici sauf en elle. Je pourrais lui en vouloir d’avoir tenté un jour de m’emporter, de m’avoir retournée dans ses rouleaux, tirée par les chevilles vers un fond sableux jusqu’à l’étouffement mais il n’en est rien.

Je ne l’avais pas vue depuis près de vingt ans et le soir de mon arrivée, la jupe relevée haut sur les hanches, laissant les vagues envelopper-fouetter mes cuisses, je lui ai soufflé combien elle m’avait manquée.

Je l’ai dit avant même d’avoir conscience de le penser et j’ai senti ma gorge se serrer… Je n’avais pas réalisé combien cette phrase était vraie avant de la prononcer.

2 réflexions au sujet de « De ci, de là »

  1. Ping : J’irai au paradis… | Littérature et billets d'humeur : Parole de vilaine

  2. Ping : D’improbables probabilités | Littérature et billets d'humeur : Parole de vilaine

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