
La lune trop pâle caresse…
On a marché sous la lune, au milieu de la nuit, nous ne l’avions jamais fait. Elle s’est planquée au-delà des nuages, a versé une pluie fine sur nos attentes mais sans parvenir à nous décevoir. Alors, à notre tour, on s’est éclipsés dans la forêt.
On a ri comme des gosses, parcouru un chemin souvent emprunté de bon matin. L’un de ces chemins que l’on croit connaître si bien que l’on se dit que l’on pourrait l’avaler les yeux fermés. Il n’en est rien. Dans la nuit, on a perdu l’équilibre, toute notion d’orientation, nos repères, plus de prises mais sans jamais nous perdre, nous.
On a observé les effets de cette lune que l’on nous promettait plus puissante que jamais. Elle, ma Bienveillante, cheveux défaits, sensuelle, drôle et volubile, offrait son rire à la cime des arbres. Moi, un peu ailleurs, à l’affut de chaque craquement, guettant alentours dans l’espoir que l’animal sorte des fourrés, accepte un face à face, prenne ma place.
Lui, ma Vérité, écoutait tantôt amusé, tantôt incrédule, nos délires funambules.
On a quitté la forêt, on s’est assis sur un banc. On a continué à rire et à aligner nos mots comme les étoiles que l’on ne voyait pas. Des constellations de joies comme si l’on avait quinze ans.
Et puis on s’est levés pour partir et la lune a choisi d’enfin nous saluer. Majestueuse, lumineuse, elle nous a éclairés de cette clarté étrange qu’elle seule sait donner.
Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu pour la lune une fascination particulière. Enfant, je lui confiais mes souhaits, je m’en remettais à ce qu’elle voudrait bien faire de moi, l’implorais de faire en sorte que les petits cochons ne me mangent pas.
Adulte, je la salue à chaque fois que je la vois, avec un sourire que d’aucuns jugeraient béat (pour ne pas dire bêta) par réflexe peut-être, parce qu’elle m’émerveille toujours autant, sans doute, parce qu’elle réveille ma part animale aussi, sûrement, la même que celle qui me permet de deviner la neige et l’orage avant même qu’ils ne soient repérés par les milliers de satellites chargés de les traquer…
« parce qu’elle m’émerveille toujours autant » Elle est toi.
❤
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