
on s’étire, on se réveille !
On a beau répéter que la nature est bien faite, quand je regarde mes poules qui se déplument en plein hiver, j’estime avoir le droit légitime d’en douter… L’instant d’après je pense que, comme moi, elles attendent le printemps en caquetant d’impatience (je t’épargne bon nombre d’autres réflexions qui parviennent toujours à se glisser entre le moment sus-évoqué et l’instant d’après, comme ma sincère interrogation sur la raison de leurs cris d’orfraie quand elles pondent : la surprise peut-être ?).
Alors ce matin, en leur donnant du grain et quelques restes (sans quoi elles me picorent le chignon en signe de protestation et j’aimerais éviter un soulèvement voire une révolution), je leur ai annoncé la bonne nouvelle : accrochez-vous aux trois, quatre plumes qu’il vous reste, c’est le printemps !
Oui, je sais, je te vois lecteur sondeur, en lisant le titre et les premières lignes de cet article tu te dis quelque chose de l’ordre du « ça y est, elle a (re) pété un plomb, elle relit du Vian, c’est pas possible autrement » (le tout ponctué de « hein », « nan » et autres petits bruissements pour appuyer ton jugement de Pyrrhonien et pour t’attirer l’approbation d’un ou deux copains), ton côté plus indulgent y voit seulement l’expression de mon empressement à revoir le soleil, le climat tempéré, la fin du brouillard, l’abandon de la bouillotte, la remise au placard des collants qui font débat et des bas qui sont collants…
Je te concède au moins le second point, le printemps, je l’attends de mon pied le plus ferme, j’ai commencé à l’attendre à la seconde même où l’automne a disparu, lui et son lot d’encore-un-peu-de-douceur, d’encore-un-peu-de-lumière, d’encore-un-peu-de-couleurs. Mais tu te fourvoies le doigt dans l’oeil pour le premier point, je suis encore tout à fait saine d’esprit et oui, c’est bien le printemps, pas ici, pas chez nous, pas sur notre calendrier des saisons à nous mais en médecine chinoise, n’en déplaise à la neige que ma grenouille stomacale annonce depuis ce matin avec un air tout à fait certain (je t’en parlerai plus tard de ce batracien) et cette affirmation est parfaitement argumentée : les jours rallongent, le cycle redémarre donc, c’est le printemps. Raisonnement implacable, convenons-en.
(Si tu es dépressif saisonnier, c’est à ce moment précis que tu me remercies pour cette bonne nouvelle et où tu te mets à adorer la médecine chinoise, si toutefois ce n’était pas encore fait).
Et il n’y a pas que les jours qui rallongent, mon énergie aussi. Ça bouillonne à nouveau depuis mes pieds jusqu’à mon cerveau, ça danse dès potron-minet, ça salue le soleil même pas levé, ça démarre mille projets, mille envies, des notes posées partout et tout le temps, des titres, des intrigues, de l’aménagement sans ménagement, de la joie de vivre et un début de roman, le tout sans question, sans doute et sans oh-bordel-trier-tout-ça-va-prendre-un-de-ces-temps et sans ménage de printemps.
Alors, oui, j’écris vite et beaucoup et notamment ici, mais si soudain je disparais à nouveau de tes écrans de surveillance, lecteur ultra-connecté et réseau-socialisé, ne te bile pas, c’est que j’écris ailleurs et c’est aussi pour toi…
Me reconnaissant dans la dépressive saisonnière, et finalement, à y réfléchir, pas tant que çà !!! Alors, je recommence ….. Moi, la dépressive du mois de janvier – du mois de celui au début duquel je me dois de tout repenser, redémarrer, envisager, planifier, projeter, imaginer, réinventer cette nouvelle année comme un nouveau départ, avec des envies de nouveautés, des envies de « pas recommencer », des envies de tout-jeter, des envies de m’alléger, des envies de légèreté, …. Alors OUI !!! Merci Audrey de cette annonce de printemps toute en précocité !!!
C’est dit si joliment ! ❤