
Des fleurs dans le métro parisien
Elle m’a écrit, elle m’a envoyé un message court, simple, percutant.
L’un de ces messages qui t’envoient en l’air et bouleversent un peu tes projets, ton chemin.
Elle m’a écrit quelques mots sur mes mots.
Quelques uns de ces mots qui t’alignent, te ramènent à ce que tu avais un peu oublié, ce que tu avais un peu laissé de côté juste parce que ton combat était ailleurs et sans doute aussi parce que cette bataille-là te semblait terminée.
Elle m’a percutée sur une ligne entrecoupée d’un point qui lance un début, elle m’a redonné un souffle sur une exclamation.
Elle a écrit : « T’es une écrivaine. Une vraie de vraie ! » depuis un train et la page 100 des « Fleurs roses du papier peint« .
Et depuis le métro, elle a enchaîné. Elle a parlé de Gilda qui lui rendait sa respiration, elle a dit qu’il fallait se battre pour ce livre, encore et encore, elle a dit qu’elle m’aiderait, qu’elle y croyait.
Et j’ai pensé : elle a trouvé un vieux dessin et l’a accroché sur le frigo…
Ce roman est sorti il y a un an, je l’ai laissé vivre sa vie, j’ai lu tes retours, tes commentaires, lecteur extraordinaire, je m’en suis réjouie. J’étais heureuse et satisfaite parce que c’était déjà plus que beaucoup, et puis le temps, la vie, les rebondissements et parfois quelques ennuis, d’autres projets, une autre vie, avancer sans se retourner.
Elle m’a écrit avec enthousiasme et foi en moi. Elle m’a forcée à me retourner et à penser, qu’en effet, cette histoire-là n’est peut-être pas terminée, que Mildred peut encore grandir, pousser, aller te conquérir sur une plus grande portée.
Il y a des rencontres qui t’envoient en l’air et bouleversent un peu tes projets, ton chemin.
Il y a des rencontres qui, en plus de te remplir le coeur, te poussent à aller encore plus loin.
Il y a des rencontres qui sont deux mains : une qui se saisit de la tienne ; l’autre, paume vers le ciel, qui te tend très exactement ce dont tu as besoin.
Il y a des rencontres qui sont demain…