
Aubes Musicales – Joanna Goodale
4h30, une part en moi me susurre qu’il faut être un peu dingue pour se lever aussi tôt que ça… Tandis que tout le monde dort parce que la chaleur n’est plus là, tandis que mon corps dort encore et que mon coeur n’est pas tout à fait là, j’ouvre un oeil et j’étire mes bras.
4h30, autant dire potron-minet et même un peu plus tôt que ça.
4h30, une heure qui n’existe presque pas.
Mais je sais où l’on va et je sais avec qui et pourquoi : je revois ce dernier dimanche de canicule où l’on a célébré notre féminité, où l’on s’est gommées et enveloppées, où l’on a pris du temps pour parler et se coller-serrer. Je revois la simplicité et le bonheur qui nous ont toutes les trois animées, les rires et la douceur de leurs si nombreux sourires, je revois les gestes esquissés, ritualisés et j’entends à nouveau les mots échangés.
4h31, comme un coup de pied au derrière, je me lève aussitôt. La motivation est là, aucune envie de retour en arrière, j’abandonne mon lit pour les retrouver, partager, s’offrir un moment de grâce comme d’autres, les soirs d’été, dégustent une glace sur les quais.
Une minute, il m’aura fallu tout juste une minute pour oublier la fatigue, pour que la joie de partager un concert sur le lac au lever du soleil la boute hors de moi, la remplace par petites touches lumineuses avant de prendre toute la place.. Une minute, il m’aura fallu tout juste une minute pour apprécier de me lever aussi tôt.
Parce que ce sont elles, parce qu’elles sont des amies, elles sont des femmes, elles sont ça et bien plus à la fois.
Elles sont des ailes sur mes pas, la légèreté et la profondeur du mouvement, elles sont mes piliers dans les tourments, elles sont la douceur, elles sont l’absence de jugement, elles me rendent meilleure, m’aident à aller de l’avant, elles sont des âmes resplendissantes et réjouissantes.
Elles sont des femmes, elles sont de belles âmes, elles sont mes âm(i)es, elles sont à la fois le soleil et la beauté de la nuit.
Et la promesse est tenue, la magie est là, le soleil se lève sur les airs pianotés par Joanna Goodale. Les oiseaux se joignent au concert, les abeilles taquinent la pianiste pour s’allier à cet univers-là. La promesse de l’aube, c’est bel et bien ça.
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