
Attention, fragile
Te souviens-tu, lecteur cinéphile, de cette phrase prononcée par l’éditeur du héros dans « Casse-tête Chinois » de Klapisch ? En visioconférence, il lui lançait que le bonheur n’avait rien d’intéressant, que seul le drame pouvait donner des romans et ajoutait même que la vie, c’est le drame.
Pourtant….
Il est intéressant le bonheur parce que, paradoxalement, il est porteur de tourments.
À moins d’être né dedans, dès que l’on touche le bonheur, viennent d’étranges sentiments angoissants et, en premier lieu, celui de le perdre.
Car bien vite, on s’aperçoit de sa fragilité, c’est un fil, un simple fil de soie qui peut se rompre sous un geste, un étirement à distance, un souffle, un rien.
Il est précieux le bonheur et, comme toutes choses précieuses, il convient de le protéger. Il ne suffit pas de le vivre pleinement, il faut aussi veiller dessus comme l’on veille un enfant.
On ne le laisse pas en friche, le bonheur, on n’y déverse pas n’importe quoi (je viens de vivre un traumatisme odorant d’épandage à deux pas de chez moi, ceci explique cette métaphore-là).
Non, on l’enrichit, on l’aère, on le nourrit car il n’est jamais définitivement acquis.
Le bonheur, c’est un feu de joie et, comme tout feu, il peut s’éteindre si tu ne l’entretiens pas.
Il n’est pas toujours confortable, le bonheur, il ne faut pas s’endormir dessus.
Alors oui, n’en déplaise à ce personnage, le bonheur est intéressant, comme tous les paradoxes, comme tout ce qui entraîne une danse des sentiments.
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