Avant que le jour se lève

au point du jour

J’ai toujours affirmé ne pas être « du matin » pourtant, depuis peu, je me lève au point du jour juste pour avoir un temps pour moi, un temps qui ne peut avoir lieu qu’à ce moment-là.

Et je pars. Je vais marcher, vite, d’un pas décidé, je vais respirer le soleil, la nature, même la pluie ne saurait m’arrêter. Au contraire, c’est une douche de l’esprit, une douche de vie.

Et tu n’as pas idée, lecteur, de cette liberté ressentie lorsqu’il fait encore un peu nuit, lorsque personne (ou presque) n’est encore levé, lorsque le chant des oiseaux n’est brisé par rien d’autre que le bruit de ma respiration, celui du vent ou le bruissement des herbes secouées par le passage d’un chevreuil. Tu n’as pas idée comme on se sent en vie.

Ce matin, un coup de folie, un défi : je me suis levée à 4h55 et j’ai convié deux amis chers à partager ma nouvelle manie, à venir me retrouver pour une marche du lever de soleil. Nous n’étions pas las car nous étions là, heureux et souriants.

Je suis rentrée alors que toute la maisonnée dormait encore, en ayant déjà vécu plus de deux heures de partage et d’amitié, un présent précieux… Et je ne sais plus si nous avons regardé le soleil se lever ou si c’est lui qui s’est levé pour nous regarder marcher.

Les hommes préfèrent les sottes

Porter son cerveau avec fierté

Porter son cerveau avec fierté

Imaginons que, par un procédé ingénieux auquel je n’ai pas encore réfléchi (car non seulement il me faudrait tout un livre pour développer convenablement ma pensée et je n’en ai pas le temps, mais de plus, l’internaute moyen ne passant que 8 secondes sur une page, soit le temps de dire qu’une barre chocolatée est de la dynamite, la majorité de mes lecteurs est déjà partie !), donc imaginons que par un procédé non développé ici mais néanmoins ingénieux, il soit possible de voir le cerveau de chacun aussi clairement que sa mise, qu’en somme, on porte son cerveau comme sa chemise, avec en décorum ses zones actives, les idées que l’on souhaite partager, et même ses pensées; et que ce soit sur ce critère, sur le vrai fond du caractère, et pas un autre que l’on se juge ? Ça nous changerait du tout au tout les dîners, non ?

Robert entrerait dans l’appartement bondé d’un ami et, entre deux flûtes de champagne, aviserait une femme devant le buffet des petits fours. Le premier contact pourrait être :

« Madame, votre cerveau est absolument magnifique, et les idées que vous portez le mettent merveilleusement en valeur.
– Monsieur, je vous remercie pour ce compliment plutôt rare. D’ordinaire je le couvre durant les soirées. Vous comprenez, les hommes n’aiment pas les femmes intelligentes, la raison étant sans doute que dans l’imaginaire collectif, il est plus aisé de faire avaler n’importe quoi à une sotte ».

Si vous avez plus de 8 secondes et que le second degré n’est pas pour vous qu’une graduation sur le thermomètre de votre balcon, je vous laisse méditer sur cet aphorisme qui est la seule raison d’être de ce billet (et croyez-moi, j’ai activé toute mes zones de créativité jusqu’à ce qu’elles sentent le cramé pour pouvoir le placer).

« Vous exagérez quelque peu… Sans doute parlez-vous de ceux dont le cerveau fait des noeuds ? tenterait Robert.
– En effet, « la plupart des hommes » serait plus juste ; les autres savent qu’une femme amoureuse est toujours un peu sotte. » (Un aphorisme, c’est bien ; deux, ça vous déculpabilise du billet).

Plus loin quelques amies exprimeraient la joie de se retrouver et se congratuleraient de la sorte : « Fantastique cette pensée ! Ça te va à ravir ce petit cerveau moulé ! Il paraît plus gros ! ». Les critiques se chuchoteraient ainsi : « Mais comment peut-on avoir l’audace d’activer cette zone ? C’est d’un vulgaire ! ».

Il serait plus simple d’éviter les types de cerveau qui nous insupportent, et à l’inverse de se rapprocher de ceux qui nous sont semblables. Il n’y aurait aucune mauvaise surprise… Il n’y aurait aucune surprise… Et sans surprise, sur moi, la vie n’aurait pas de prise… Je préfère donc me méfier, me confier, me fourvoyer pour découvrir ceux qui m’entourent au-delà de leurs atours. Je préfère donc perdre du temps en en donnant à des inconséquents, car il n’est plus belle rencontre que celle qui vous surprend…

Je pourrais vous parler…

Miroir aux heures noires - Infographie par La Vilaine

Chose rare, je vais vous parler d’un blog, celui de Valérie. Chose rare, car je me suis toujours refusée à critiquer ou encenser les écrits déposés sur La Toile, de peur de me retrouver captive de la jalousie maladive de celui ou celle dont je n’aurais pas parlé. Ils sont pourtant légion, les bloggueurs qui ont mon admiration, pour preuve la longue liste de mes liens.

Mais voilà, je partage un passé avec Valérie, un passé récemment retrouvé, et ses billets m’émeuvent, parce que c’est elle, mais surtout parce qu’elle manie le verbe comme la funambule qu’elle déclare être dès l’en-tête. Et hier soir, en rattrapant mon retard, les écrits de Valérie m’ont offert une bulle d’inspiration.

Je pourrais vous parler de notre passé, de notre année estudiantine aussi fugace que drolatique, aussi surprenante que chaleureuse, jamais achevée parce que je n’y avais pas la tête, parce que j’avais peur des dettes, qu’elles fussent d’argent ou de sentiments.

Je pourrais vous conter les sourires, les hurlements de joie ou de frayeur, les nuits passées sur un banc pour éviter que les cafards nous contaminent de leur humeur toute citadine.

Je pourrais vous envelopper de ces rencontres faites au détour d’un carrefour, d’une exposition pleine de prétention où Jean-Edern nous prit à part et nous scruta de son étrange regard pour connaître notre sentiment sur son talent.

Je pourrais vous retracer les bonheurs exquis, la complicité de la famille que l’on a choisie. Je ne vous raconterai en revanche jamais, le secret des miroirs aux heures noires, des confidences que l’on n’offre qu’à celle avec qui l’on a tant ri.

Une chose est certaine, les billets de Valérie sont courts mais touchent au cœur, nul besoin de la connaître pour le reconnaître, et si, en passant par ici vous tombez sur elle, quittez-moi sur l’instant pour découvrir son talent.

Je ne suis pas une Face-Fille-Facile

Non, La Vilaine est beaucoup de choses, mille faiblesses et mille défauts, mais pas une Face-Fille-Facile. Qui sait d’ailleurs s’il ne s’agit pas là d’un vilain défaut tout compte fait… Et bien soit ! Il est assumé et même revendiqué !

Photo par La Vilaine

Oh j’imagine sans difficulté vos petits sourcils froncés et les questions qui vous brûlent les lèvres. Où donc cette drôle de fille veut-elle encore nous emmener ? Prenez une aspirine, installez-vous confortablement, je vous explique…

C’est que je viens de recevoir encore une cordiale demande d’amitié Facebookienne, d’un pur inconnu et que ledit étranger me l’adresse sans un mot. Et Votre Vilenie a tout de même sa sensibilité, elle a beau ne pas être un modèle de romantisme, tout au fond bien planqué, elle a tout de même des petits principes de princesse aux petits pieds…

D’ailleurs, pour peu que vous suiviez mon blog avec un tout petit peu d’assiduité, vous avez déjà identifié l’incongruité de ces démarches face à ma parano assumée sur le sujet !

Alors j’adresse à mes nouveaux amis potentiels un petit mot avant de leur donner ma main. Et je fais de ce petit message, une sorte de premier rendez-vous, n’acceptant pas de laisser se glisser dans le lit de mon mur, comme ça, si vite et sans préliminaires, qui que ce soit… Je ne suis pas une Face-Fille-Facile, je défends un minimum la vertu de mon profil !

Et force est de constater, que déjà, l’envoi de ce message suffit à les décourager, ne voyant sans doute pas mon second degré un peu particulier, je mets fin à un début même pas démarré, confortée dans mon idée que même sur un réseau social virtuel, on ne s’invente pas des affinités…

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