De l’illogisme gouvernemental

Je m’étais jurée d’attendre et de voir. D’attendre et de voir ce que notre nouveau Président allait accomplir. Je ne voulais en aucun cas faire de procès d’intention, j’espérais même en mon for intérieur qu’il me surprendrait heureusement, car je suis belle joueuse. Je me suis exprimée, j’ai voté, j’ai donc attendu un peu, mais là, je palpite, je sautille, je trépigne, il faut que je l’ouvre…

Entre les mursSacrifier à l’économie l’éducation de nos enfants (oui, bon, je sais, je n’en ai pas, et alors ?) ? Je ne suis pas une fervente admiratrice de la fonction publique, des fonctionnaires dont l’utilité de certain est plus que discutable, à mon sens, nous n’en manquons pas. Mais les profs ?! Leur utilité est plus qu’évidente, les besoins ne sont déjà pas comblés, les classes surchargées (déjà en mon temps) où il n’est même plus possible de parler de sacerdoce tant il devient impossible de dispenser une éducation valable, le taux de l’illettrisme français est plus qu’honteux pour un pays développé (je m’arrache les nattes tous les jours rien qu’en lisant certains posts sur mon forum), les lycées et collèges manquent de profs, de surveillants et j’en passe. Et on supprime des postes dans cette branche ? Joyeuse tartufferie ! Sans doute que ces « messieurs les Ministres » n’ont-ils jamais essuyé leurs fonds de culotte sur les bancs de l’éducation publique, sans doute payent-ils de charmantes écoles privées à leurs chérubins dans des quartiers huppés, et ignorent-ils tout de la réalité ? Et en filigrane, dans un coin de ma tête ressurgit « Entre les murs » de François Bégaudaud, ils devraient le lire, nos hauts fonctionnaires, peut-être comprendraient-ils (quoique) un peu mieux ce qu’est une journée de prof, ce qu’est un collège, un lycée de la vraie vie des vraies petites gens…

On tente d’effrayer la mémé du quartier en lui montrant de méchants délinquants au treize heures, on lui met de jolis hommes en uniforme saillant pour qu’elle comprenne qu’on s’occupe de protéger son sac à bandoulière en croco, on contrôle, on arrête, on sanctionne, et pis c’est tout. Rien en amont et on s’étonnera, on s’offusquera de cette délinquance. Et on revotera sur la base de la peur.

Et pendant ce temps-là, au Venezuela, un programme d’éducation par la musique (l’Orchestre des Jeunes Simon Bolivar)rsauve les jeunes de la délinquance, jeunes qui viennent de s’envoler pour Londres avec des étoiles plein les yeux, afin de se donner en concert comme des grands. Parce qu’au Venezuela il n’y a pas beaucoup de sous mais qu’il y a la compréhension du monde, ils savent que c’est par l’éducation que naît l’espoir.

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