C’est la faim

La faim

J’ai entrepris de vider le contenu de mon frigidaire et de mes placards dans mon estomac…

J’ai englouti tout à trac du salé et du sucré, du frais comme du surgelé, sans ordre ni logique…

J’ai cessé de compter le nombre de petits pains au lait passé le neuvième dans lequel j’avais ajouté un peu (beaucoup) de crème.

J’ai descendu dans le même temps jus de fruits et vin blanc pour faire glisser, bière et tequila, un peu de tout et pas mal de n’importe quoi…

Rien ne semblait pouvoir me rassasier.

J’ai entrepris de vider le contenu de mon frigidaire et de mes placards dans mon estomac… Et quand je dis « placards », je ne me suis pas arrêtée à l’alimentaire : je me suis attaquée à la bibliothèque, j’ai dévoré Vian et Cohen, recraché, un peu dégoutée, un Beigbeder qui trainait là sans que je sache pourquoi, avalé tout rond deux Ovaldé et, cerise sur le pudding, ingurgité un Faulkner pour détendre mes nerfs.

J’étais toujours affamée.

J’ai cuisiné la chaîne hi-fi avec 250 ml de Ben Harper, 125 gr de Camille, 50 ml de Sting, une pincée de Traviata, j’ai servi le tout bien chaud fissa, et j’ai plongé les doigts directement dans le plat (ayant également avalé les assiettes et toute trace de dinette, je n’avais pas tellement le choix).

Et comme mon voisin passait par là et qu’il me regardait avec gourmandise, je l’ai invité à se joindre à moi… 2 heures à 180°C, il n’a pas longtemps résisté.

Faim…

 

Cinq pour un

©LaVilaine

©LaVilaine

Comme je vous le disais précédemment, si je n’ai pas écrit, j’ai lu… Comme je n’ai pas écrit non plus sur ce que j’avais lu (forcément), j’ai un retard tel que je ne parviens plus à le caser dans le placard de ma mémoire. Et comme, même si je ne suis pas maniaque, j’ai un peu de mal à vivre dans le bazar de ma tête et que certains de ces livres peuvent se targuer d’avoir fait ma conquête, j’ai quand même bien envie de vous en causer (dans le creux de l’oreille pour ne pas contrarier Élise). Je choisis sans vergogne une solution de facilité (et je sais que Élise en sera d’autant plus contrariée, je la prie de bien vouloir m’en excuser), j’opte pour l’article tout en un. La Vilaine solde ! Un article pour cinq livres, du jamais vu de l’Empire Byzantin à celui des romains.

J’ai donc lu et assez apprécié pour vous en parler (liste désordonnée et non exhaustive, « critiques » courtes et très évasives) :

Mon premier Amélie Nothomb « Biographie de la faim ». J’ai un côté très con (plusieurs mais commençons par celui-là), je suis un peu snob de la lecture : les livres dont tout le monde parle, les auteurs que l’on voit partout, j’avoue, j’évite… J’ai l’impression qu’ils n’ont pas besoin de moi, que je n’aimerais pas, etc. C’est con, je l’ai dit plus haut, c’est même très ballot puisque, dès les premières pages, j’ai chaviré, ri et compris combien je m’étais trompée.

Le dernier Véronique Ovaldé « La grâce des brigands ». Livre dédicacé et offert par une précieuse amie. Encore une fois touchée par l’écriture si particulière de cet auteur, par la grâce de ses personnages et par tant de choses dont je ne pourrais vous parler car elles ont trait à un passé non composé.

Dans notre série les petits livres qui font de grands fou-rires : « Ne vous fiez jamais à un chauffeur de bus nu » de Jack Douglas remporte la palme du poilage de ces dernières semaines. Absurde, éminemment drôle et léger. « Le plombier kidnappé » de Stephen Leacock m’a également permis de travailler mes abdos (pas mes fessiers).

Un livre me laisse un sentiment mitigé (Ah ! Ah ! Élise !! En voilà une surprise !) : « La vie très privée de Mr Sim » de Jonathan Coe. Il y a de grands passages absolument savoureux et hilarants et de terribles longueurs par moments.

Maintenant que mon placard est en ordre, je vais pouvoir me replonger dans le livre que je viens de commencer et dont le titre me paraît tout à fait approprié pour vous laisser retourner à vos occupations : « Et que le vaste monde poursuive sa course folle » (et je sens déjà planer un petit parfum de critique dithyrambique)…