
On vit dans le souvenir des grands événements et dans l’attente des suivants.
On vit dans le souvenir des grands événements et dans l’attente des suivants, oubliant que ce sont les moments anodins, les petits riens du quotidien qui en sont les ponts, qui en font le chemin.
Que ce sont ceux-là qu’il convient de soigner, d’entretenir et de provoquer, et de savourer.
Nourrir les riens du quotidien, les joies minuscules, les bonheurs lilliputiens, lesquels, à force de grandir, à force de fleurir, de se cumuler, de s’amonceler, en viendront à nous dépasser et sans même que l’on n’y prête la moindre attention, permettront aux grands d’advenir.
Le beau, le grand, il faut aller le chercher dans l’infinitésimal, dans le discret, c’est là qu’il est caché.
Et dans les moments compliqués, se souvenir de ce qui fut, de ce qui sera sans perdre de vue ce qui est, là, à portée.
Faire que son herbe soit plus verte qu’ailleurs en l’enrichissant de son amour jour après jour, en conservant son regard premier, celui encore emprunt de sa naïve découverte.
On vit dans le souvenir des grands événements et dans l’attente des suivants, oubliant que ce sont les moments anodins, les petits riens du quotidien qui en sont les ponts, qui en font le chemin.
Parce que ce qu’il subsistera, à la fin, au moment de se retourner une toute dernière fois sur sa vie et son passé, ce qu’il y aura, à la fin, ce sera avant tout, surtout, par dessus tout, les souvenirs d’une vie construite sur le quotidien.