Face à facebook (2ème partie)

Oui, donc deux semaines (bientôt trois) que je découvre le joyeux monde amical de Facebook et que, je dois vous l’avouer, j’ai déjà frissonné d’agacement contenu sur le contenu à plusieurs reprises.

A peine passée la ligne de cette nouvelle dimension, les quelques réglages effectués, les amis (les vrais, si, si) contactés, l’intrusion commence. Facebook, tout bien fichu dans son omniscience, me propose tout un tas de nouveaux amis à ajouter absolument. Voilà qui n’est pas fait pour rassurer une parano déjà bien ancrée sur le monde merveilleux des réseaux sociaux. Je suis tracée, chacune de mes recherches est répertoriée et recoupée avec les recherches d’autres membres afin d’en déduire nos possibles affinités et familiarités. George Orwell si tu m’entends, tu n’étais pas loin de la vérité, la forme t’étonnerait sans doute et sans aucun doute le fait que l’on s’y inscrive sans contrainte, fous que nous sommes !

vilainefacebook

Infographie par La Vilaine

Encore totalement vierge sur le tissu Facebook, j’explore les possibilités de ce labyrinthe avec l’avidité d’une pucelle découvrant Sade, en passant de la page d’un contact à un autre, et en viens à un second constat : j’étais bien plus heureuse avant de découvrir les dates de naissance de certaines de mes relations ! Donnez-moi rapidement un valium, de la téquila, un masque anti-rides et un oreiller pour y faire couler mon mascara ! C’est donc ça facebook ? Un instrument de torture à l’encontre des naïves qui pensaient être fraîches comme la rosée ? Briseur de rêve ! Assassin de Père Noël !

Je chasse d’une main mes ridules ridicules, que le mascara coulé a cruellement accentuées, et plonge ma sonde exploratrice un peu plus en avant de ce gros colon que je viens tout juste de coloniser (ou est-ce l’inverse ? Dans le doute, je réajuste mon assise pour une meilleure étanchéité).

Le ravissement n’est plus bien loin, et une fois de plus il se fait par le truchement de mon ami Frédéric Fredj, qui, non content de m’avoir offert sur un plateau gargantuesque des dîners littéraires réjouissants, m’offre de partager avec lui quelques merveilleux amis. Je me rassérène, et entame une petite danse du poulet revigorante (si vous n’avez jamais réalisé les quelques pas de la danse du poulet, vous avez le droit de vous gausser, pour les autres vous savez parfaitement de quoi je parle et affichez déjà un sourire de connivence, je le sais).

Je ne citerai pas ici les personnes qui ont alors rejoint mon petit cercle, pas plus que celles que j’ai eu le plaisir de retrouver, elles se reconnaîtront pour peu qu’elles me lisent. L’important est que je l’avoue, oui, je suis ravie de m’être inscrite et de pouvoir dès lors échanger avec quelques personnes qui ont toute mon amitié ou toute mon admiration, certaines ayant même les deux…

Et que oui, je continuerai à m’énerver chaque fois que Facebook aura le culot de me suggérer d’écrire à untel, parce qu’à son humble avis de programme informatique qui ne connaît pas grand chose aux relations humaines, mon silence envers ce contact est trop long. Je continuerai à m’exaspérer de l’aspect intrusif de certaines suggestions, me confortant dans mon idée que l’intimité ne peut être totalement préservée en ce lieu (George, là encore, si tu m’entends). Mais je me réjouirai surtout de partager les passions d’êtres passionnés, de découvrir les visages qui veillent à présent sur mes amis que la distance a éloignés ou encore de pouvoir offrir en quelques mouvements de doigts un moment amusant, agréable ou attachant aux personnes auxquelles je suis attachée…

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