Comment Attila Vavavoom remporta la présidentielle avec une seule voix d’avance

Du rire en pages

Dans la série j’ai de merveilleux amis qui me veulent du bien et m’en procurent, une petite fée m’a envoyé, alors que j’étais en PPP et pas du tout d’humeur à lire des pavés, quelques courts ouvrages aux titres promettant de la franche rigolade sur pages. « Comment Attila Vavavoom remporta la présidentielle avec une seule voix d’avance » de Jacques Lederer est le premier dans lequel je me suis plongée… Car, bien que je ne sois plus en PPP, mon temps de cerveau disponible est fortement réduit mais suffisamment existant pour que je trouve un moment pour bouquiner, pour peu que ce soit rapide et amusant.

Dévoré le temps du match Porto – PSG (enfin, je crois qu’il s’agissait de ça… Quoiqu’il en soit, il faut savoir mettre à profit ce genre de rencontres), je me suis poilée au point d’attirer l’oeil courroucé du supporteur déconcentré par mon rire de bécasse. Bref, ce livre m’a plu, et pour de nombreuses raisons.

Tout d’abord le personnage principal s’appelle Parole, et pour la tenancière d’un blog nommé Parole de Vilaine, ça fleure bon la prédestination. Mais, me direz-vous, c’est un peu léger pour s’amuser… En effet… J’ai certes le rire de bécasse facile, mais je suis d’une exigence implacable pour ce qui est des livres. L’histoire, le style, tout est jouissif. Lorsqu’un joueur de poker tout gonflé du bonheur d’avoir remporté une partie à l’issue plus qu’improbable rencontre un autre joueur de poker sur une aire d’autoroute un soir de présidentielle, que font-ils ? Ils palabrent et parient sur les résultats…

Que les joueurs de poker qui ne rechignent pas à lire se précipitent sur cet ouvrage, ils seront comblés : « C’est beau un carré, très beau même, ça a quelque chose d’accompli, d’harmonieux dans sa symétrie parfaite, d’apollinien, oserais-je dire », « (…) Sachez-le, croire qu’on est encore samedi vingt-quatre heures après samedi, c’est ça, le poker, en tout cas celui que pratiquait Parole et ses potes »  « – Savez-vous qu’il y a des gens qui sont morts pour le droit de vote ?
 – Puisque je vous dis que j’avais poker ! ».

Mais aussi les militants politiques, les romantiques, les amateurs d’absurde et de bons mots

« – (…) De se repuceler ! S’il est possible de perdre son pucelage, il devrait être possible de le retrouver.
– Vous voulez dire comme les transsexuels ?
– Vous me décevez : je vous parle retour à l’innocence primitive et vous me répondez chirurgie réparatrice. »

Je vous épargne les (très, très) nombreux passages que j’avais sélectionnés sans quoi vous passeriez la nuit à lire ce billet et me contente de reprendre à mon compte la note de Télérama fièrement apposée sur la quatrième de couverture « Jacques Lederer est un de ces auteurs trop rares qui en trois phrases vous font tomber sous le charme ».