Déconfiture et du miel

peaux d'orange

Peaux d’orange

Parce que j’avais promis de vous tenir informés de chacune des avancées de mon nouveau projet, il me semble nécessaire de vous faire part avant tout du retour d’expérience KDP (entendez : Kindle Direct Publishing cet outil relativement facile à utiliser pour s’auto-publier numériquement).

Et point d’avis tranché même avec le fil d’un rasoir, non, rien n’est tout blanc ni tout noir, je vous présente un bilan mitigé façon thèse, antithèse et synthèse. Oui, KDP a du bon puisqu’il me permet de rencontrer de nouveaux lecteurs (enfin moi non, mes nouvelles, oui. Pour ma part je n’ai pas bougé la moindre partie de mon fessier tandis qu’elles sont allées chez les uns et les autres, ajoutant à leur expérience d’objets consommés quelques consommateurs de plus que ceux glanés dans leur version papier).

Mais KDP a aussi ses faiblesses et notamment celle de ne pas offrir plus d’outils promotionnels sur la plateforme française (pour les US, c’est corne d’abondance publicitaire) ou encore celle de dépendre terriblement du retour des lecteurs. Je m’explique : la visibilité dépend avant tout du nombre de lecteurs ayant eu le temps (et la gentillesse) de venir noter et commenter l’ouvrage. Pensez donc que pour un tout petit auteur face à de gros mastodontes de l’édition, même bien motivé, c’est plutôt complexe (commente petit lecteur ! commente !).

Cependant, les quelques lecteurs qui m’ont fait l’honneur de noter et commenter mes nouvelles (parfois l’une, parfois les deux) m’ont réchauffé le coeur à une température inégalée jusque là (et le réchauffement climatique devient numérique). Merci, merci, merci… Vous avez aimé (dois-je conclure que ceux qui n’ont pas commenté ont détesté ?). Tout ceci m’a aidée, vraiment aidée.

J’ai donc terminé ma grosse nouvelle nouvelle (115 000 signes) plus vite que je ne l’aurais pensé et écumé les maisons d’éditions en commençant par les étudier car celles qui acceptent les nouvelles sont aussi rares que les femmes à barbe et que j’ignorais à peu près tout de « comment et à qui envoyer son tapuscrit » jusqu’ici, ma seule expérience de publication s’étant faite à l’envers (la maison d’éditions m’avait contactée pour me demander si, toutefois, je n’avais pas des nouvelles à leur proposer). Et parmi celles qui les acceptent, j’ai découvert qu’elles sont nombreuses à n’accepter que de l’inédit (autant dire que « Quand je serai vieille » et « Une phobie particulière » déjà publiées par Léda en 2011, puis en 2016 en e-book sont hors jeu dans ce cas de figure), l’idée d’un recueil proposant les trois nouvelles a donc volé en éclat pour toutes celles-là.

Après ce premier passage à l’écumoire, la liste des possibles s’est donc réduite à quelques noms. J’ai alors opté pour les maisons d’éditions qui m’ont paru avoir un catalogue proche de ce que j’aime en tant que lectrice et correspondant à mon sujet. Là encore, une petite déconfiture lors de la lecture des accusés de réception, délai de réponse : 3 à 6 mois (patience et longueur de temps font… pas mon fort). Je suis de ces êtres qui peuvent croire en eux par accident, rarement sur bien longtemps alors ,forcément, tout ce temps devant moi, c’est un coup à ce que je perde confiance.

Et puis, entre deux déconfitures, alors que je commençais à me dire « Ma petite Vilaine, renonce ou auto-édite, que crois-tu donc ? » j’ai osé me tourner vers l’admirable et talentueux Éric Poindron pour lui demander de me dispenser quelques conseils et, surtout, des pistes de maisons d’éditions et il a été la cuillère de miel inattendue en me proposant de me lire, en me téléphonant et en m’offrant déjà quelques pistes pour la construction d’un recueil.

« Le chemin est long du projet à la chose » mais le chemin est bon lorsqu’il est jonché de cuillères de miel entre deux pots de déconfiture…

 

La petite musique des écrits

(j’utilise aussi plus récent)

C’est par un hasard qui ne manque pas de piquant que mes égarements sur La Toile m’ont amenée à découvrir un projet aussi inspirant qu’étonnant. Le Prix Mille Saisons, des éditions du même nom, propose un concours de nouvelles pas tout à fait comme les autres.

Si le fond semble en tout point identique à de nombreux autres appels à textes, la forme m’intéresse tout particulièrement puisque, je cite, les (heureux) élus « obtiendront la possibilité de publier un roman issu de la nouvelle et d’en réaliser l’illustration et la musique originale ». La musique originale, oui, vous avez bien lu et c’est ce qui m’a émue…

Non pas que je compte leur envoyer un texte, ma prochaine « nouvelle » est bien avancée, mais grossit chaque jour au point de ne plus rentrer dans la robe taille 40 000 signes demandée (tant et si bien que j’ignore même s’il s’agira d’une nouvelle) et la suivante (tout juste démarrée) ne sera jamais prête pour se présenter, le 31 octobre prochain, au bal des lecteurs de ce joyeux comité. Mais j’aurais adoré…

Non, ce qui me séduit, c’est cette belle idée d’associer la musique à l’écriture, c’est qu’écrire en musique est, pour moi, une nécessité. Non pas, comme le suggère la sagesse bouddhiste, par peur du silence qui me plongerait avec un moi-même malaimé et des pensées redoutées, non, c’est uniquement parce que, pour moi, les deux se nourrissent mutuellement, tels des amants qui nourriraient leur passion à l’unisson. Et l’on ne sépare pas Tristan d’Iseult.

La musique inspire l’écrit (du moins, lorsque moi, j’écris), soit en amont (avec une plongée en apnée dans un morceau avant de me mettre au boulot), soit pour rythmer (au sens propre comme au figuré) mon phrasé et même la frappe de mes doigts sur le clavier. Dans ce dernier cas, mes choix varient (allant de la musique la plus douce à la plus énergique) selon les passages, les dialogues et les personnages…

Alors, oui, ce projet de mise en musique d’un livre par une maison d’édition me parle, me chantonne à l’oreille, me berce et m’intéresse, je compte donc le suivre et le soutenir (autant que possible).