Antidépresseur promotionnel

Mildred

Parce que la météo vient te tapoter l’épaule pour te rappeler que, bientôt, l’automne arrive et que dans quelques jours ce sera la rentrée, parce que selon ta vie, cette nouvelle peut te réjouir (oui, toi, parent-lecteur qui n’a eu que peu de minutes de répit depuis soixante-trois jours, sauf peut-être aux toilettes, et encore…) comme te noyer au fond du gouffre (toi, instit’-lecteur qui va devoir trouver motivation et astuces pour intéresser trente-deux humains en devenir), pour tout ça, en ce dernier week-end de vacances scolaires, je vais te bichonner.

Te chouchouter, te cajoler, te câliner, lecteur, avec une dernière offre promotionnelle sur mon roman : « Les fleurs roses du papier peint » en version Kindle, une promo à base de zéro euro à débourser (tu as déjà payé les vêtements neufs, le cartable, la trousse estampillée héros de tes marmots, et tu cours pour dénicher toutes les pièces de la chasse au trésor listée par le corps enseignant, tu mérites de souffler).

Alors à compter de demain, samedi 2 septembre, et jusqu’à dimanche minuit, tu peux télécharger mon roman gratuitement en cliquant ici.

Tu vois ? N’est-elle pas belle, finalement, la vie ?

Et puis il y a dans cette dernière promo un peu d’à propos, la scolarité et ses possibles dérives sont une belle part du gâteau dystopique, quoi de mieux que de le lire juste au moment de la rentrée ?

Allez, lecteur, tu vas voir, ça va aller, quelques jours pour maîtriser la reprise de ce rythme soutenu puis, tel un guerrier du quotidien, tu reprendras tes marques et abattra des montagnes de corvées avec grâce et maîtrise.

Le seul truc, c’est de ne surtout pas oublier de te conserver précieusement des moments de n’importe quoi, des moments différents pour te souvenir que tu es en vie et la lecture, crois-moi, ça en fait partie.

Libérée

Otage libéré

Mon voleur m’a rendue. Il est revenu avec moi sous le bras et m’a ramenée à l’endroit exact où il m’avait kidnappée (si tu n’as pas suivi, tu n’as plus qu’à lire ici pour te rattraper)

Il m’avait donc juste empruntée. Il ne savait pas que je ne me prêtais pas à ces airs-là.

Il m’a lue et en rendant mon exemplaire à sa propriétaire, il a juste dit : « je l’ai lu je vous le ramène c’était super merci ! » (c’est elle qui me l’a rapporté).

Ça m’a donné une envie, une idée que je vais t’exposer : une fois le concours terminé et le prix distribué, j’aimerais me semer, m’essaimer dans des endroits secrets, vous poussez à me chercher, à me trouver. Un grand cache-cache littéraire ! Au hasard de laisser faire, au sort de décider entre les mains de qui me retrouver. J’y laisserai un mot, des coordonnées, quelque chose pour te permettre, à toi lecteur engagé par la destinée, de me contacter et de me dire si tu m’as aimée.

S’essaimer pour te trouver, lecteur, c’est s’aimer assez pour risquer de s’égarer.

S’il ne devait y en avoir qu’un

baignade fortement conseillée

« Les fleurs roses du papier peint » en broché est disponible depuis hier sur Amazon (clique ici lecteur de mon coeur) et déjà un premier commentaire m’a épinglée, telle la fusée de Bashung, au ciel.

J’étais loin hier, loin de mon ordinateur, loin de toi, lecteur. Je prenais un bain dans le lac, je rafraîchissais mes idées sous une agréable chaleur, dans une petite crique paradisiaque, j’oubliais ces dernières journées aux émotions contraires et bouleversantes, je laissais la houle me chavirer pour me recentrer, pour ralentir les battements irréguliers de mon coeur… Et puis je suis rentrée et j’ai lu ce commentaire.

premier commentaire

As-tu idée, lecteur, de l’effet que cela fait ? Sais-tu comme je suis restée interdite, toute parole semblant ne pas être à la hauteur de ce que ces mots ont provoqué ? Je ne sais même pas comment te remercier.

 

Parce qu’au-delà du concours, j’écris exactement pour ça. Pour que toi, lecteur, tu vives un petit moment de bonheur… Et même s’il ne devait y en avoir qu’un, un seul être touché à ce point par mon roman, alors ça suffirait au mien, de bonheur…

Merci, tu viens de soigner en partie mon syndrome de l’imposteur !

Tu veux du teaser ?

L’article va être court, lecteur… Court comme tes nuits de canicules

C’est un article pour te remercier de ton assiduité, de tes marques de sympathie en forme de clic sur « like » et « partage ».

Un article avec un cadeau dedans, un teaser visuel pour ravir tes yeux brillants : la mirifique couverture de mon livre à paraître, qui te donnera un résumé que j’espère alléchant, à toi de me le dire. Ça te donne envie de m’acheter ? Ça te donne envie de me lire ? Ça excite ta curiosité ? Allez, on est presque prêt, ça ne va plus tarder.

On est prêt les gars !

Presque un doute

Spiral Suicide – Tala Madani

Presque, j’y suis presque.

Sais-tu comme le Presque est minuscule ? Sais-tu comme, aussi infime soit-il, il contient énormément et comme il peut paraître haut comme l’Everest ?

Presque est rarement seul, il s’accompagne de Doute.

Doute est rempli de fantômes, de remontées acides que l’on n’a pas su laisser là où elles devraient être : dans le passé.

À mesure que Presque rétrécit, Doute grossit, à croire qu’il s’en nourrit. Puis il appuie, déterminé, avec force, sur les tempes, pour se ménager une place confortable au milieu du crâne.

Doute est malin, il se sert de tout, y compris des petites réussites : « Mmh, tu as de bien beaux retours sur ton recueil de nouvelles… Ne crains-tu pas que, dans ce roman-là, tes lecteurs ne te retrouvent pas ? »

Doute est le Gargantua de la confiance en soi. Il te titille, te harcèle pour que tu le nourrisses avec presque tout ce qui passe à portée de pensée.

À la diète, Doute ! À jeun ! Un petit reset grâce au vide de ton assiette. Et demain, quand Presque se muera en Tout-à-fait, le garde-manger sera vide, à n’en pas douter.

T’as l’bonjour d’Albert

Statistiques rassurantes

Cette nuit, j’ai reçu la visite d’Albert. Alors que je dormais, il s’est assis sur mon lit et m’a dit : « Dis donc La Vilaine, y’en a plus que pour la gamine, tu m’oublies ? ».

Albert était en colère et je n’ai pu qu’acquiescer face à ses reproches justifiés. Il a continué : « Tu m’as planté au milieu d’un couloir, t’avais pourtant l’air d’y croire à mon histoire, qu’est-ce que tu fous ? Je croyais que t’en avais terminé avec la petite chétive et sa famille dépressive ? » (Albert peut être un poil vulgaire).

C’est vrai que je l’ai abandonné dans un moment bien particulier et je ne peux que comprendre qu’il en soit un peu fâché. J’ai donc tenté de le rassurer, lui ai demandé de patienter, je lui ai montré les statistiques pour le rasséréner. On ne saurait écrire deux histoires en même temps sans risquer de se mélanger les touches, lui ai-je dit en espérant qu’il ne prendrait pas la mouche. J’ai ajouté que s’il n’avançait plus sur le papier, il était bel et bien dans un coin de ma tête et que je savais très exactement où j’allais l’emmener dès que j’aurais achevé d’engraisser la nouvelle, dès qu’elle serait assez forte pour porter tout un roman. Je lui assuré que l’on en approchait, que sa courbe de poids était régulière et encourageante.

Je lui ai assuré qu’il serait le premier au courant, forcément et que tandis que je laisserai le tapuscrit de l’enfant reposer quelques semaines pour mieux le corriger, je serai tout à lui. Je l’ai un peu flatté aussi, je lui ai vendu un peu de rêve en lui expliquant que jusqu’ici, je ne me pensais pas capable d’une relation stable et durable, d’une histoire longue comme un roman mais que, grâce à la petite, justement, il n’était pas impossible que notre histoire, son histoire, dure plus longtemps que les quelques pages d’une nouvelle.

Je l’ai senti dubitatif mais il est reparti sur la pointe des pieds et a laissé la nuit se terminer.

Ce que je ne t’ai pas dit, Albert, c’est que la nuit, je doute encore de ce que nous deviendrons : elle, toi et moi. Car si je suis motivée, il me faudra tout de même rallier tout un tas de forces extérieures, réseauter, promouvoir, quémander du partage et du relai, de la note et des critiques (en somme faire un peu chier), et ça, ça me demandera un grand coup de pied dans le gros derrière de ma peur de déranger.

 

 

 

Perturbations créatives

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Perturbations

« Tu tiens la moitié d’un roman époustouflant », cette phrase tourne en boucle dans ma tête depuis qu’hier soir en rentrant d’une petite fête, j’ai lu le retour d’un ami fidèle sur ma dernière nouvelle.

« Tu tiens la moitié d’un roman époustouflant » m’a tenue éveillée une grande partie de la nuit.

« Tu tiens la moitié d’un roman époustouflant » produit le même effet que, lorsqu’enfant, un adulte met votre dessin sur le frigo. Il a mis mon dessin sur son frigo.

« Tu tiens la moitié d’un roman époustouflant », c’est perturbant… Perturbant parce qu’incroyablement puissant à recevoir, flatteur et exhausteur de confiance en soi mais également perturbant parce que je pensais avoir achevé mon récit, qu’il était entre les mains de quelques maisons d’éditions (poussé par d’autres retours qui m’avaient pris déjà prise de court tant ils étaient encourageants) et de l’inestimable Eric Poindron, essayant de faire son petit bout de chemin dans son format un peu bâtard entre la grosse nouvelle et le tout petit roman…

Vais-je relever le défi lancé par mon ami ? Un défi qu’il m’adresse en supplique… Vais-je remettre l’ouvrage sur le métier, m’y replonger tête baissée, abandonner pour quelques temps Albert, nouveau personnage d’un nouvel univers, pour me retourner sur ma petite héroïne et la nourrir pour la faire grossir ?  En suis-je seulement capable ? L’écho est là aussi parce que cela résoudrait dans le même temps cette histoire de format. En ce dimanche matin, il n’y a rien de certain à part peut-être l’extraordinaire inspiration et l’incroyable motivation provoquées par le mail que cet ami m’a envoyé.