Requiem pour une nonne

Voilà, j’ai refermé « Requiem pour une nonne » de William Faulkner entre la gare de Bois-Colombes et celle de Colombes. Me reste uneRequiem pour une nonne impression étrange, celle d’être un peu passée à côté. Je m’étais réellement délectée de « Sanctuaire » et, aurais-je dû attendre que le souvenir en soit effacé pour lire cette suite ? Je ne le saurai sans doute jamais, mais peut-être y a-t-il là l’explication de ma légère déception.

S’il s’agit bien à nouveau de Temple Drake, sept ans après sa terrible aventure dans une maison close, la construction est tout à fait différente, sous forme de pièce en trois actes. Chaque acte est précédé de chapitres historiques relatant la construction des édifices où se déroule l’action. Albert Camus a regretté de n’avoir pu, dans son adaptation théâtrale, intégrer ces chapitres, j’avoue avec un peu de honte, que ce sont justement ces derniers qui m’ont un peu rebutée. Je suis pourtant attirée par l’Histoire et les histoires de construction (j’avais plus qu’adoré « Les piliers de la Terre »de Ken Follett, qui avait pour toile de fond la construction d’une cathédrale sur plusieurs siècles), mais si j’ai fait l’effort de lire consciencieusement le premier de ces descriptifs, je reconnais avoir survolé les autres afin de parvenir plus vite à ce qui m’avait poussé à l’achat de ce roman : le destin de Nancy Mannigoe, femme noire au service de Temple Drake, condamnée à la peine capitale pour avoir tué un des enfants dont elle avait la charge.

La confession de Temple Drake auprès du Gouverneur, le dialogue final entre les deux femmes, les questions soulevées sur la part innée et la part acquise du vice, l’évocation du pardon et de l’expiation sont en revanche prodigieux et je regrette de n’être plus en âge de passer mon bac, certaine de pouvoir placer cet ouvrage dans beaucoup de compositions de philo !

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