Mon amant est inconstant

Infographie par La Vilaine

Je vis une relation passionnelle et destructrice, une relation épisodique, je suis une femme de marin, maîtresse d’un amant inconstant, une amoureuse délaissée, qui, sans la moindre fierté oublie comme elle fut maltraitée et ouvre sa couche toute grande dès que son bien-aimé gigolo revient en bredouillant quelques mots.

Mon geôlier se nomme Morphée, il s’en va durant des semaines, des mois, me laissant guetter son retour désemparée, la cerne accentuée, le supplier, insensible à mes armes de séduction massives, mes rituels de pensées positives, pour l’attirer contre mon oreiller.

Et puis, soudain, sans crier gare, il apparaît sous forme de coup de barre. De retour au bercail, il se fait caressant, étouffant, trop présent, m’enserre du matin au soir, se niche contre mon dos, accroche ses phalanges à mes yeux, emprisonne mes lèvres de ses baisers fougueux. D’un revers de sa main, il fait valser toutes mes activités, me retient captive toute la journée, me force à m’allonger, m’empêche de me lever.

Mon amant est inconstant, cyclothymique et un peu sadique, mais je me soumets à sa volonté,  sans résister, je dévore ce qu’il veut bien de me donner, renonce à lutter. J’économise, je mets de côté, petite pile de sommeil pour les nuits de disette, celles où je m’hyperactive pour compenser et oublier son absence.

Mon amour contrarié s’appelle Morphée, il est capricieux et infidèle, et sans la moindre volonté, je le suis dès qu’il m’appelle.

Appelez-moi Maîtresse

La secrétaire

Comme de nombreux bloggeurs, je vous mentirai si je vous disais que je ne consulte pas mes statistiques avec un certain plaisir et une curiosité de jouvencelle ébaubie par sa toute proche découverte du loup…

Sans que cela devienne obsessionnel, j’aime à laisser mes yeux découvrir par quel truchement, parfois bien curieux, vous êtes parvenu jusqu’à moi, et me prends à imaginer ce qui vous est passé par la tête pour taper telle ou telle requête, si vous avez été déçu, heureusement surpris, si ce que vous avez trouvé vous a conquis, ou si vous êtes rapidement reparti.

Je fais danser la souris sur les liens (les référants comme ils disent), ceux qui ont généreusement choisi de me recommander dans leur guide touristique de La Toile, et découvre parfois ainsi, de bien jolies choses. Il y a quelques jours, avant d’aller voir si j’étais dans mon lit, j’ai donc fait ma petite visite de courtoisie, faisant ribote de toutes les petites traces qu’involontairement vous avez laissées derrière vous. Quelle ne fut pas ma surprise de me trouver en bonne place, parmi les liens dédiés, d’un site spécialisé dans la soumission et la nudité masculines… Cette soudaine renommée dans la sphère très privée des Dominatrices, m’est sans aucun doute due à Homme de ménage nu, qui est et restera le petit pot de confiture de ce blog, celui que l’on a ouvert et oublié sur la table un après-midi d’été alors que les abeilles sont affamées.

Cependant, les voies d’Internet étant impénétrables, et la voix de mon cervelet incontrôlable, ce lien m’a remémoré un appel reçu lors du démarrage de ma petite société, où un avocat (dont je tairai le nom par souci de cette confidentialité qui caractérise toute ma dévotion, et également parce que, pour tout vous avouer, il s’est bien gardé de se présenter), me demanda sans plus de détour, ni de cérémonie : « Pouvez-vous m’humilier ? C’est combien pour m’humilier par téléphone tous les jours ? » et quand j’ai ri (réflexe primaire dont je ne suis pas fière, mais j’étais si surprise et au dépourvu prise, que rien de bien intelligent ne m’est venu immédiatement), il a répondu, l’intonation ne tentant même pas de masquer sa proche jouissance : « Oui ! Voilà ! Moquez-vous de moi, c’est exactement ça que je recherche, c’est combien ? »… Je ne vous cache pas qu’un instant (un seul), j’ai barguigné, me demandant combien je pourrais lui soutirer, si j’acceptais de vendre ce service qui n’était pas jusque là sur ma liste (précisons tout de même que je ne propose que des services de secrétariat CLASSIQUE, et que mon pseudo La Vilaine, n’y est en aucun cas mentionné, parce que je vous entends déjà me brocarder à grand renfort de  « n’a-t-on pas idée aussi de s’auto-proclamer ainsi ? »).

Alors, Chers Visiteurs égarés, même si je ne vous attends pas ici toute de cuir moulée, le poignet souple, prête à fouetter le derrière altier de celui dont les yeux oseront se lever, ce petit billet est à votre destination, soyez les bienvenus, j’assume ma position.