Si être publiée est une expérience riche en patates, la suite de l’aventure est un gratin dauphinois oublié dans le four, et je m’en vais vous en conter la recette…
Il n’est en effet pas aisé de promouvoir ses écrits, fussent-ils édités par le truchement d’une maison d’éditions, et votre Vilaine en fait l’expérience à la fois enrichissante et quelque peu désappointante. Car le lecteur est frileux et se dirige l’œil fermé et l’instinct annihilé droit vers les conseils médiatisés, or, le média, tout coincé qu’il est par les budgets publicitaires, se doit de promouvoir sans risque pour attirer le chaland et présente donc des auteurs déjà médiatisés. Et voilà comment le livre se mord la couverture !
Peut-être aurais-je du passer par une émission de téléréalité, écrire sur un sujet d’actualité, surfer sur les vagues du scandaleux, dessiner les courbes d’un régime douteux, diffuser des auto-portraits sulfureux, et mettre ainsi toutes les chances de mon côté pour offrir à mes nouvelles un brin de notoriété. Non, fidèle compagnon de ma Toile de déraison, telle n’est pas ma nature, ce n’est pas la gloriole qui me meut, mais bien la passion ! Alors, j’ai remisé les décolletés outrageux au placard et rejeté le buzz au profit des petites histoires qui m’animent.
Seulement voilà, quand on a écrit, c’est un peu idiot, allez savoir pourquoi, mais une envie d’être lue trotte-menu malgré tout dans un coin de la tête, tant et si bien, que même si l’on se contre-fout de la renommée, on finit immanquablement par chercher à faire tomber les fortifs des médias et des librairies qui ne nous distribuent pas. Et votre Vilaine ne serait pas ainsi nommée, si elle n’était pas quelque peu prête à faire sa radeuse, au moins pour ce en quoi elle croit… Alors, elle tente, elle toque à des portes avec toute sa naïveté, elle gratouille les flancs des gens qu’elle aime bien, elle s’enfonce dans les girons des bonnes publications, en se chantant que sera, sera…
Oui, contre vents et marées, j’ai entrepris d’user et d’abuser et de proposer l’envoi de cet ouvrage aux libraires que j’estime, aux journalistes que j’admire, du plus petit au plus gros rien n’arrêtera mon culot ne fut-il au final qu’un coup de cul dans l’eau !
(Et si vous êtes sages, je vous raconterai dans un prochain billet, qu’en secouant quelques arbres, j’ai tout de même ramassé quelques pommes…)