
Perturbations
« Tu tiens la moitié d’un roman époustouflant », cette phrase tourne en boucle dans ma tête depuis qu’hier soir en rentrant d’une petite fête, j’ai lu le retour d’un ami fidèle sur ma dernière nouvelle.
« Tu tiens la moitié d’un roman époustouflant » m’a tenue éveillée une grande partie de la nuit.
« Tu tiens la moitié d’un roman époustouflant » produit le même effet que, lorsqu’enfant, un adulte met votre dessin sur le frigo. Il a mis mon dessin sur son frigo.
« Tu tiens la moitié d’un roman époustouflant », c’est perturbant… Perturbant parce qu’incroyablement puissant à recevoir, flatteur et exhausteur de confiance en soi mais également perturbant parce que je pensais avoir achevé mon récit, qu’il était entre les mains de quelques maisons d’éditions (poussé par d’autres retours qui m’avaient pris déjà prise de court tant ils étaient encourageants) et de l’inestimable Eric Poindron, essayant de faire son petit bout de chemin dans son format un peu bâtard entre la grosse nouvelle et le tout petit roman…
Vais-je relever le défi lancé par mon ami ? Un défi qu’il m’adresse en supplique… Vais-je remettre l’ouvrage sur le métier, m’y replonger tête baissée, abandonner pour quelques temps Albert, nouveau personnage d’un nouvel univers, pour me retourner sur ma petite héroïne et la nourrir pour la faire grossir ? En suis-je seulement capable ? L’écho est là aussi parce que cela résoudrait dans le même temps cette histoire de format. En ce dimanche matin, il n’y a rien de certain à part peut-être l’extraordinaire inspiration et l’incroyable motivation provoquées par le mail que cet ami m’a envoyé.