Bite, poil, couille.

Ne sous-estimez pas le pouvoir des mots

Oui, je sais, je vous effraie avec le titre de ce billet, mais sachez tout de même que la maison décline toute responsabilité, on m’a obligée, c’est la vérité.

C’était hier soir, il était un peu tard, j’avais accumulé une certaine fatigue mêlée à un moment de déprime (soyez patients, un billet sur le sujet sera fait dans un moment) et fort heureusement, j’avais l’immense privilège de vivre l’instant joyeusement perturbant d’une rencontre en réel (IRL comme il convient de dire lorsque l’on veut faire un petit effet « atmosphère de la blogosphère ») avec une collègue du virtuel. J’ai nommé : Le Gounjou, qui débarquait tout droit d’une expérience SAP à côté de chez moi. Je vous passe les détails peu flatteurs de nos réactions respectives (quelque peu bécasses et nullement constructives) face à la joie de se voir pour la première fois, et en viens immédiatement au coeur de vos préoccupations.

De quoi peuvent donc bien causer deux bloggeuses au-dessus d’une pizza froide et de quelques verres de vin (ne me demandez pas combien, je ne me souviens de rien) ? De la magie des statistiques, des choix stylistiques, des meilleurs billets et des autres blogs croquignolets… D’un verre à l’autre (lequel ? Je ne sais plus), on a quelque peu digressé sur les commentaires que l’on avait pu se faire et, de l’autre verre au suivant, on en est arrivées à ce sujet brûlant : « Pourquoi La Vilaine, qui, au vu de ce que le Gounjou a pu voir, n’est pas la dernière à nécessiter un lavage de bouche au savon noir, s’abstient-elle avec minutie, d’employer un langage fleuri, sur les billets qu’elle écrit ici ? »…

Et bien, figurez-vous que je fus, sur le moment, incapable de bredouiller ne serait-ce qu’un commencement d’explication, acquiesçai d’un « c’est vrai, pourtant ce n’est pas bite, poil, couille, qui m’étouffent» (vous noterez que j’ai su choisir mon verbe), et pour gagner du temps, je laissai se mêler l’homme de la maison à la conversation, bien consciente qu’il nous écoutait en passant chercher quelque ravitaillement. Il lança, en me défiant du sourcil : « Tiens, vous devriez faire un billet sur le sujet. Et « bite, poil, couille » ça serait un titre parfait ! ».

Je suis un être faible et ne sais résister ni à la mine réjouie d’un Gounjou visualisant par anticipation, ma future illustration (tu vas être déçue, mon stylet ne répond plus) ; ni à un défi, que je me sens obligée d’attraper sitôt qu’il m’est lancé.

Alors, non, d’ordinaire, je n’écris pas bite, poil, couille et autres fleurs linguistiques sur ce blog parce que je suis sensible aux jolis mots, que les écrits ont sur ma petite personne un pouvoir terriblement désarmant, si bien que ce vocabulaire (bien qu’il me réjouisse dans un San Antonio, ou chez Hubert Selby Jr etc.), ne me vient jamais spontanément lorsque je prépare un billet.

13 réflexions au sujet de « Bite, poil, couille. »

  1. Dès que Google aura référencé ton nouvelle article avec ses mots-clés colorés, il sera intéressant de voir l’impact sur les statistiques de tes référants (cf article précédent)!
    PS: dans le cadre des variations régionales, dans mon coin, « couille » est remplacé par « trou » (plus unisexe), et placé en seconde position dans le trio…

    • Je viens d’apprendre un truc… Mais sur ce, comment peuvent-ils dire « ça me les brise ? », non parce que, briser un trou, ce n’est pas simple. Ils disent « ça me les bouche » ?

  2. Oops! Comme souvent l’économie des mots n’apporte pas implicitement la clarté! Un trou est un trou, une couille est une couille et une pipe n’est pas toujours une pipe, mais c’est une autre histoire (je profite du quart d’heure de récré que tu nous offres ;o)
    Je voulais juste dire que l’exclamation souvent utilisée est « bite, trou, poil! » prononcée d’un tenant.

  3. Ping : La grossièreté sous le pied « Littérature et billets d'humeur : Parole de vilaine

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.